08/04/2011

Quel avenir pour le tourisme?

C'est une question redondante, et récurrente dans les interrogations économique et politiques de nos territoires. Une question qui, malgré sa fréquence ne trouve pas de réponses claires et construites, ni même d'échos positifs. Donc posons là encore une fois, mais avant d'y répondre, avant les "états généraux" qui ne servent en fin de compte à rien, faisons un état des lieux, superficiels certes, les chiffres me manquent, mais concret.
Les récentes déclarations du Président de la République pour cette année de l'outre-mer, tout comme celles des politiques locaux, témoignent de l'importance de ce secteur pour l'économie insulaire  et de la priorité à lui donner.
Bref, qu'est ce qui justifie qu'en dépit de nos plages (sales) de sable fin, nos jardins (peu entretenus) tropicaux, notre tourisme n'égale pas celui de Saint-Domingue ou encore du Cap Vert?
Pour y répondre, je ne vais pas rentrer dans des analyses pseudo statistiques et économique, qui en vérité masquent notre jugement, je vais simplement me mettre à la place du touriste.
Déjà ce ne sont pas les deux pèlerins trois tondus, qui font s'affoler les indicateurs touristiques, qui témoignent d'un réel regain d'activité dans le secteur. En effet, pensez-vous honnêtement que le "climat social", loin du climat tropical, des îles est propice à l'art de l'accueil? Pensez vous que les faits divers, et l'actualité antillaise sert de publicité dans l'hexagone, ou partout ailleurs? Il y a une heure pour déconner, et une heure pour être sérieux, et la réponse est incontestablement non!
Mais la prise de conscience n'appartient pas aux primes abords, aux politiques mais à la population, car l'addition d'actions individuelles donne lieu à une action globale; parce que, les revendications ne finiront jamais, plus on en a plus on en veut, parce que l'on ne prend pas le temps de la réflexion, parce que quémander est plus facile que d'oeuvrer. Mais moi je dis non!
Je pose mon regard de jeune, et je me dis quel gâchis faisons nous de nos territoires, quel gaspillage de ressources, de temps, et d'énergie, que l'on pourrait mettre au service d'un projet commun.
L'augmentation ininterrompue des salaires, réduit dans un même temps la compétitivité de nos territoires face aux autres îles qui, nous devrions le savoir, ont les mêmes atouts, à quelques détails prêt.
Mais la croissance des salaires n'induit malheureusement pas une hausse de la qualité du service et donc ne saurait justifier un prix plus élevé des prestations qui soyons claires, sont médiocres.
Faire du "all inclusive": impossible. Saint-Domingue se le permet car sa main d'oeuvre est 3 fois moins chère que la notre. Un tourisme de luxe, pourrait être envisageable compte tenu des rémunérations. Mais il n'y a pas d'infrastructures, ni de services adaptés à cette demande. Par ailleurs, le personnel hôtelier n'est nullement formé pour ce type de clientèle, ni même au tourisme si nous devions être franc.
Le sourire est trop souvent inscrit aux abonnés absents, la diction tout comme le vocabulaire est tout juste bon à jeter, et le respect du client, de celui qui, me semble-t-il, leur permet de manger et boire à la fin du mois, est sans nul doute LA lacune de notre industrie (obsolète) touristique.
Donc pas de formule tout compris, pas de tourisme de luxe, à moins de former le personnel et investir davantage dans un avenir incertain, quel bouleversement ou quelle amélioration apporter alors à ce secteur?
Pourquoi pas du tourisme vert, nous avons tous ce qu'il faut, rivières, parc national, faune et flore, cela pourrait convenir aux employés peu formés et aux infrastructures pourris?
Mais le problème, car il y a toujours un pépin, c'est dans les gènes, c'est l'entretien de ce "vert", l'entretien de cette nature. Si ce n'est pas la savane aux abords des routes, mauvaises herbes etc., ce sont les monticules de déchets qui nous scrutent. Ils pullulent comme des cafards, apportent odeurs et autres désagréments et pis encore nous humilie, nous font passer pour des sauvages, des mal propres, des sans-hygiène. 
Mais cela ne semble gêner ni Martiniquais, ni Guadeloupéens, tous plus négligents les uns que les autres, néanmoins personne n'ose le dire. Encore la Martinique a ce plus qu'est la quasi absence de graffitis, peut -être une jeunesse plus réfléchie, mais c'est un autre débat.
Les solutions? Un peu plus d'estime de soi pour commencer, ensuite davantage de zones de tris sélectifs, un programme de tri pour les particuliers généralisé, le traitement optimal des déchets et une réaction plus rapide des pouvoirs publiques face à ces phénomènes clandestins.
De plus, l'entretien des espaces verts devrait être plus régulier et être confier au privé. Le climat est clément, et idéal pour certaines plantes. Les bourgs, les ronds-point, les routes communales se doivent donc d'être fleuris, d'être agréables au regard.
On a souvent tendance à considérer l'esthétisme comme superficiel, inutile voire futile, or c'est ce manque d'esthétisme qui empêche la mise en valeur du territoire. Certes les spots publicitaires montrent des paysages idylliques, mais c'est bien ce que l'on appelle une "mascarade" car en aucun cas nos îles n'offrent quotidiennement un cadre pittoresque. Au contraire.
Le tourisme est affaire de marketing, de packaging et si nous ne sommes pas capables de trouver la bonne formule, il reste l'innovation; et cette innovation n'est possible que si nous osons étudier et comparer nos îles à leur région, en l'occurrence la Caraïbes, et si nous sommes prêt à offrir ce qu'il manque.
Comment expliquons nous qu'un pays comme le Japon ait pu se développer sur des terres aussi hostiles?
Il n'est point question d'ingénierie, ou de solutions abracadabrantes mais juste de propreté, de respect, d'esthétisme car hormis quelques cas de névrosés, tout le monde aime le Beau.
Le Beau est universel et il nous appartient de le trouver et de l'extirper afin de l'exprimer dans nos îles.
Aussi élevons nous et rejetons toute la médiocrité commerciale qui nous lessive le cerveau.
Enfin, la solution peut être économique et politique dans le sens ou une zone franche globale pourrait être appliquer, car les investisseurs sont accablés à la fois par les taxes professionnelles et les impôts.
Chose insensée, car le moteur de l'économie est l'investissement, mais avec des coûts fixes aussi élevés, les entrepreneurs ne dégagent que très peu d'épargne brute d'exploitation.
En bref, une suppression des impôts attirerait davantage de groupes hôteliers, et permettraient l'implantation des infrastructure manquantes.


La réflexion est certainement incomplète, mais je vous laisse méditer sur cela.


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