07/04/2011

Triste constat ou Etat des lieux sarcastique!

Et si nous parlions de nos tristes îles, ou du moins faussement joyeuses. J'en choquerais probablement, même très certainement beaucoup d'entre vous, lecteurs, m'enfin.
Des îles bercées par des maux difficiles à soigner. Je souhaite de tout coeur qu'elles soient sur la voie de la guérison, que leur peuple ait un regain d'amour propre et que l'on soit davantage fraternel.
Je tente en vain de me projeter dans un avenir proche, mais ma vision reste flou. Et, je dirais que c'est exactement le problème ( du moins l'un parmi tant d'autres): l'incertitude, l'indécision quant au futur. 
C'est ce parasite, encore pire que la chlordécone, qui pourri et empoisonne la politique de nos territoires. Or, pour citer Mme Borel Lincertin dans une discussion: "tout est politique".
Nous voulons tous l'évolution, moins que le changement, mais les divergences d'opinions prennent incontestablement le dessus. Je ne suis pas de ceux qui adhère à la théorie selon laquelle l'homme politique doit se faire nécessairement exemple (car hommes nous naissons, hommes nous demeurons avec qualités et défauts), c'est un excellent échappatoire; mais comme c'est cette théorie qui semble convenir à un grand nombre, comment voulez-vous insuffler à un peuple l'harmonie et la confiance en lui ( donc en son avenir) si sur les plateaux de télévisions les insultes priment sur le débat, si les discussions stériles l'emportent sur les actes fondateurs, si l'inexpérience est préférée à l'analyse; bref si le pouvoir est bancal?
Néanmoins, ce n'est pas l'origine de tous les déséquilibres. Je cherche, je réfléchis à une possible cause logique, objective, non pas scientifique, de cette société schizophrène. D'un côté ceux qui oeuvrent, une minorité, de l'autre ceux qui détruisent (une majorité de masochistes).
Le mépris, pourrait être un électrochoc, mais l'animal ne souffre pas de la honte. Ils s'infligent à eux comme à leur environnement, c'est pareil, la douleur insidieuse du fratricide, de l'autodestruction. Ils sont victimes et bourreaux, fouets et fouettés. Et, l'on en arrive à cette polémique de l'esclavage, ou crime contre l'humanité qui est, selon moi, une fausse (ou une malheureuse et incongrue erreur), motivation. C'est un roseau pour ce peuple. En effet, nous sommes persuadés, ou l'on nous persuade, que nous sommes victimes de l'esclavage moderne, que nous sommes exploités. Or, je ne vois nul part de "dépendance étroite de notre peuple à l'égard de quelque chose ou de quelqu'un", si ce n'est notre nonchalance, notre dépendance aux importations et aux subventions ou notre échec manifeste dans la bonne gestion de nos comptes. Je ne vois pas, non plus, "d'activité qui impose une sujétion, une contrainte" (cf. Larousse). Et loin de nous, arrêtons de se mentir pour une fois, une "soumission d'un groupe social à un régime économique, SANS AUTRES CONTREPARTIE QUE LE LOGEMENT ET LA NOURRITURE". 
Sincèrement, nous n'en sommes pas là, et nul besoin de chiffres, entre voitures, habits et surtout consommation de Champagne, Guadeloupe et Martinique sont loin de la situation de la Sierra Leonne ou du Rwanda.
J'adhérerais volontiers à la cause populaire, mais elle manque de crédibilité, malheureusement. Raisonnons par l'absurde: compte tenu de la consommation ininterrompue de biens de luxe (en effet, certains l'apprendrons certainement, mais BMW et consort sont des biens supérieurs), comment justifier, les demandes d'augmentation et les propagandes selon lesquelles le peuple antillais serait "modeste"? Et les vendeurs, se jouent de notre naïveté. Sachez le, l'esclave, appelez le comme vous le voulez, mange de la boue et marche, l'homme antillais mange du foie gras et roule en berline. 
Stéréotype ou réalité embarrassante, à vous de juger. Mais laissez cela à ceux qui en ont les moyens, sinon quittez vos costumes de pleureurs: le rideau se baisse.
Mais je ne me contenterais pas de critiquer (la critique est facile dit-on), j'appelle à notre raison, ce qui fait de nous des hommes, et non le ventre et le bas-ventre qui témoignent de notre bestialité, qui semble avoir peau dure. Il serait peut-être temps de faire peau neuve, ou simplement, au lieu de se plaindre, composer avec une réalité qui est la nôtre et faire un vrai état des lieux. 
Mais avant tout cela, nous devons être fraternels. Non pas compagnons de faux malheurs, de revendications que l'on croit viscérales alors qu'elles sont superficielles, je parle de ce lien qui devrait unir et réunir, sans méfiance, ni intérêt personnel, les membres de la famille humaine, ou pour le moment la famille antillaise. 
Peut-être un voeu pieu? On juge la Diaspora, le béké, l'indien mais au fond, on envie cette unité que l'on n'a pas, cette unité perdue probablement, mais jamais retrouvée. Cette unité qui de notre amour propre, prend forme et concourt à notre épanouissement loin de l'accumulation éphémère. 
Vous considérerez ce discours, comme philosophique ou je ne sais quoi de spirituel, mais c'est la base.
C'est donc ce voeu que je formule ici.
"Nous les hommes, nous sommes tous séparés. Dans le ciel fraternisent les oiseaux, et les loups sur terre"
Qui a dit que l'homme était supérieur à la bête?

Aucun commentaire: